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Les vacances du jardinier Imprimer Email
mercredi, 09 juillet 2008 17:38
Attention le jardin sera fermé du 1er aout au 24 aout inclus.

Le jardinier reprend sa respiration avant de vous faire découvrir un nouvel espace qui s'ouvrira à la visite cet automne.

En attendant, il vous invite à vous promener dans les jardins et vous propose un peu de lecture pour préparer vos voyages à travers des articles qu'il a écrit en 2007 pour la Voix du Nord

 


Au Manoir aux loups à Halluin dans le Nord

 

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Mais le loup n’y est pas…

Jean Carissimo fait partie des jardiniers ouverts à la Vie et au Monde.

Le jardin qu’il a créé au Manoir aux loups est d’une beauté singulière, inattendue. Tout un monde de conifères vous y attend, tels des sculptures vivantes. Diversité des formes et couleurs pour un paysage dessiné et un jardin spectacle.

En 1950, Jean Carissimo devient propriétaire du domaine. Il s’appellera désormais le manoir aux loups. Au XVIIIème siècle, habitait sur le mont, le lieutenant de louveterie chargé de la destruction des loups. La demeure a été construite sur les ruines d’une ancienne ferme flamande en 1932, par l’architecte Charles Bourgeois. Quatre bunkers avaient envahis ce lieu pendant la dernière guerre mondiale. Avec l’architecte paysagiste Percy Cane très influencé par le mouvement Arts and Crafts, il redessine le parc.

Aujourd’hui il m’emmène découvrir ce lieu paisible avec un visage rayonnant. Les jardiniers aiment décidemment partager leurs histoires !

Dés l’entrée du jardin, un fascinant rideau de cèdre pleureur joue avec la lumière. Puis un platane espagnol, issu du mariage entre les platanes d’orient et d’occident, nous dévoile la puissance et le charme de sa silhouette, en parasol tourmenté. Les petits fruits bien ronds du platane qui dansent au gré du vent amusent toujours le regard. Cette terrasse traversée, la perspective s’ouvre vers un jardin vallonné qui va se dévoiler comme un paysage sculpté par ses arbres.

L’eau est importante à la vie .L’étang accueille cygnes et bernaches qui renforcent le caractère romantique du lieu. Le temps s’arrête pour contempler la beauté et la diversité des conifères. Des dégradés de vert, bleu et jaune illuminent le paysage. Définitivement abandonnée, l’idée que les conifères sont tristes !

Jean Carissimo n’a pas l’âme d’un collectionneur. Il a choisi les volumes, les contrastes, les nuances pour une harmonie devenue toute naturelle. Il a créé perspectives et surprises. Les échanges et son réseau d’amis lui ont permis de planter des espèces des cinq continents pour le plaisir du promeneur ou du plus pointu des botanistes.

Dans un jardin de conifères aviez vous pensé à caresser les arbres, à les sentir ou à les écouter dés qu’une petite brise se lève? Penchez vous sur les détails de leur nom pour voyager si ce n’est pas déjà fait :chinensis, japonica, virginiana…pour appréhender la diversité de leur forme :filifera, globosa, contorta, pendula, cristata, conica…élégans !ou sur la palette de leur coloris :glauca, aurea, aureovariegata…magnifica !Regardez l’expression d’un Picea breweriana, découvert en Californie il y a un siècle par le Dr Brewer ! Ses branches principales très horizontales semblent drapées par les plus grands couturiers. Il a le titre émérite et reconnu du plus beau pleureur mais il sait aussi s’accaparer la lumière pour une mise en scène. En le quittant, vous vous dirigerez vers les sequoiadendron giganteum. Il règne ici une ambiance pénétrante, on peut s’y sentir habiter par les arbres.

Les arbres de Jean Carissimo sont pour lui comme « ses frères ».

Avons-nous tous cette capacité à vivre avec le végétal, à le contempler, à le respecter et surtout à vivre heureux prés de nos arbres ? Très certainement.

Pour découvrir réellement le Manoir aux loups « il faut abandonner toute comparaison et avoir une virginité d’approche certaine ». Qualité humaine qui vous permet d’être éternellement jeune même quand né au début du siècle dernier, on finit par penser que « les miroirs feraient bien de réfléchir un peu plus avant de renvoyer les images comme le disait Cocteau ».

 

Au château de Puisieux et Clanlieu Aisne

Le château de Puisieux et Clanlieu, côté jardin

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Situé en plein cœur du verdoyant bocage de Thiérache, les jardins du château se déclinent à la française, à l’anglaise et surtout en un somptueux arboretum.

Partir à la découverte de ces majestueux sujets botaniques, méditer dans la roseraie blanche, flâner au bord de la pièce d’eau ou partager la passion de Valérie Bernardeau, maîtresse des lieux…voilà ce qui nous attend.

Tout d’abord, il vous faut rejoindre Guise puis emprunter la D946, laisser derrière vous le donjon du Château des Ducs de Guise en direction de Sains Richaumont, très vite vous serez invités à prendre la route des jardins sur la gauche.

Vous aurez envie de flâner dans le charmant petit village de Puisieux et Clanlieu, mais nous avons rendez vous au château.

Le château de Puisieux, construit en 1782, en briques et pierres, est typique de la Thiérache.La demeure a séduit immédiatement Valérie. « Dés que je suis rentrée dans l’habitation, j’ai su que je m’y sentirai bien ».

Passionnée par les chevaux, rêvant de grands espaces, elle n’avait pas imaginé qu’elle guiderait les visiteurs à travers ce magnifique parc.Valérie n’avait pas la fibre botanique en arrivant à Puisieux mais le jardin s’est imposé. Pour se rassurer et se faire conter les arbres, elle s’est entourée d’Alix de Saint Venant, célèbre architecte paysagiste.

Le cèdre de l’Atlas vieux de 300ans, véritable témoin de l’histoire des siècles passés, était très en vogue au 18ème siècle. Imaginez ! Il aurait pu croiser Voltaire, Diderot ou Rousseau. A ses côtés, vous apprécierez sans nul doute, le faste du monde végétal : hêtre pourpre au port élancé, vénérable chêne, châtaignier au tronc torsadé, fier séquoia

Ce matin, la lumière joue avec les silhouettes de ces majestueux sujets guidant le visiteur plus avant pour découvrir rhododendrons et hydrangeas.

Le Cornus Controversa Variegata affiche sa silhouette sans modestie, sûr de son pouvoir de séduction malgré sa jeunesse.

L’Acer Griseum nous parle de son écorce. Il se plaint qu’en France, on ne lui ai pas donné de nom aussi évocateur qu’en Angleterre ou en Allemagne : «érable cannelle»ou«érable à écorce de papier», plus flatteurs.

Quittons les arbres avec leurs milles histoires pour une halte apaisante auprès de la pièce d’eau et la magie des jeux de miroirs.

Les topiaires d’ifs et de buis vous emmènent découvrir un petit jardin à la française et une roseraie. Le rosier Marie Pavie, polyantha blanc très généreux, a séduit notre hôtesse, le célèbre rosier alba Cuisse de Nymphe connu depuis le quinzième siècle, d’une grande beauté et très parfumé n’avait lui, plus rien à démontrer.

Mais rejoignons Valérie dans le parc, en compagnie de Luna, sa jument de pure race espagnole. Elles sont inséparables et pour cause : «elle m’a sauvé la vie…je vous raconterai …»

Sachez le! À Puisieux, les visites de jardin pour les groupes se terminent très souvent par des démonstrations d’art équestre et un joyeux goûter.

A découvrir dans cette belle région de Thiérache : la route des églises fortifiées, le château des Ducs de Guise, le Familistère Godin.

A déguster : le Maroilles, sous toutes ses formes !

 

 


Bel été dans les jardins !

Ps:consulter les liens pour trouver tous les jardins à visiter