L'hiver au jardin ...découvrez les hamamélis Imprimer
mercredi, 19 septembre 2007 05:22

L’hiver au jardin, est ce bien sérieux ?

Rien à voir ? Ou peut être ne veut–on pas voir…

C’est vrai, le jardin en hiver est sans pitié avec le jardinier, tous les défauts de structuration de l’espace lui sautent aux yeux.
Et puis il y aurait ces travaux d’automne de nettoyage qu’on aurait pas terminés…
Même le liseron, qu’on a laissé vagabondé sur un arbuste pendant l’été, vous rappelle que vous n’êtes pas très sérieux et que la luxuriance de la végétation est quand même un beau cache misère dont vous profitez exagérément.
J’ai à vous le dire d’emblée, nous avons, nous français, un très lourd, mais aussi très riche héritage de jardins à la française.
Mais j’avoue que certains jours, je pense que de Villandry beaucoup de mes contemporains n’y ont vu que des bégonias ou autres plantes fleuries.
Alors bien sûr, c’est terrible, une fois la petite gelée arrivée, tout est comme liquéfié sur place et l’on comprend aisément la désertification des jardins l’hiver.
Alors, à moi de vous raconter, à mon tour, ce qui rend nos jardins si beaux l’hiver comme d’autres l’on fait pour moi.
Soyons sérieux: bottes aux pieds et chaudement vêtus.

J’ai envie de vous présenter dans ce premier écrit: l’Hamamélis, comme un hommage à une grande dame de la botanique qui sans le savoir, il y a des années maintenant, a révélé en moi cet amour du végétal qui a bousculé ma vie.



C’était en automne, par un temps de chien, dit on, j’avais traversé toute la Belgique pour m’y rendre, à cette visite guidée proposée par les amis de la plante vivace, club belge auquel j’adhérais depuis peu.
Ruse, pour se faufiler dans le groupe emmené par notre célèbre hôtesse et puis désespoir, une visite menée en flamand pour un groupe de francophones belges qui n’osaient avouer leur ignorance de la langue flamande.
Le spectacle était au rendez vous, la magie du lieu opérait, seuls quelques noms botaniques égrenés nous permettaient de faire connaissance avec ces sujets remarquables dont l’Hamamélis.
Je n’y tenais plus. A la grande satisfaction et par la suite avec l’extrême gratitude de tous, la petite française osa dire qu’elle n’entendait pas le flamand. Alors Jelena, slovène d’origine après un propos sur la nécessité de savoir échanger dans diverses langues (elle en parlait au moins cinq), se mit à nous raconter les arbres…
Je vais m’y essayer …peut être les planterez vous …


L’’hamamélis est un arbuste qu’il est bon de mettre dans des mains qui savent respecter le végétal, le regarder et l’apprécier.
C’est un arbuste, à planter avec l’impatience de le voir fleurir en plein hiver… ou de savoir comment seront ses couleurs d’automne cette année. Si vous ne connaissez pas encore ce sentiment d’impatience, il faut attendre encore un peu avant de le planter dans votre jardin.

Les enfants, qui viennent au jardin, le connaissent sous le nom de noisetier des sorcières. Il est vrai que je n’hésite pas à leur brandir une photo de ce petit arbre en fleurs sous la neige. Ils iront aussi précieusement ramasser ses jolies feuilles éclatantes, si l’automne est venu pour les mettre sous presse.


Il est de bon conseil de pépiniériste de dire qu’il faut le planter prés des fenêtres de la maison pour admirer sa floraison …beaucoup de pépiniéristes ont certainement des clients frileux !


Pour le planter, il faut aussi avoir compris que les arbustes ne sont pas des sujets à coiffer en brosse ou au carré!
Il y a des jours, où je m’interroge sur ces habitudes, qui ressemblent pour moi à un massacre: domination de l’homme sur le végétal, besoin d’ordre ou encore notre jardin à la française mal compris!
Laissez lui de quoi s’épanouir pour qu’il vous séduise aussi par son port évasé.
Sa croissance est lente .
A choisir, il préfère une place au soleil ou tout au moins où on y voit clair, très peu pour lui, l’ingratitude des sous bois denses.

Pour la mise en scène, quelques conifères ou persistants bien choisis, feront l’affaire.


A ses pieds, la parure sera assortie à sa floraison, tout en pensant qu’une présence hivernale sera la bienvenue.
Avec Jelena, (du prénom de notre grande dame) à la floraison orange si lumineuse
un lit d’Evonymus Emerald Gaiety (petit fusain panaché de blanc bien nommé) dont à mon avis, on ne vente jamais assez les qualités tant il semble classique ou de Pachysandra terminalis (plante vivace au feuillage vert luisant joliment découpé ),
des hellébores niger ou orientales (autres biijoux du jardin en cette saison), qui se prêteront volontiers au jeu du « dis moi qui est le plus fascinant » ayant elles, bien compris qu’il est toujours charmant d’être bien entourées,
quelques petites pulmonaires comme « Majesté » au feuillage argenté, iront même à l’automne proposer leur écrin pour les feuilles de notre hamamélis.
On prévoira quelques bulbes précoces pour égayer la scène. Quelques touffes inattendues avec des graminées bronze–orangé venues de nouvelle Zélande: les carex buchananii entourés d’euphorbes pourpres telles Euphorbia amygdaloïdes purpurea seront étiquetées très tendance mais en fait du meilleur goût.
Les Hamamélis ont une croissance lente et, il est sage de les choisir bien charpentés, âgés de 5 à 6ans.
Si votre terre est quelque peu calcaire, l’hamamélis Pallida s’impose. Il est tout aussi fascinant: floraison plus précoce jaune soufre, odorante cette fois avec une décoloration automnale jaune.
L’hamamélis intermédia Arnold Promise aux fleurs jaune citron, l’hamamélis intermédia Diane aux fleurs rouges, l’hamamélis intermédia Ruby Glow aux fleurs bordeaux sont aussi des cultivars remarquables avec une décoloration automnale de jaune, d’orange et de rouge, le moment venu.

J’oubliais, ils sont tellement irrésistibles au cœur de l’hiver, que si vous avez des amies qui fréquentent les cercles d’ikebana, recevaient les, à la nuit tombée .
Ces nobles arbustes ne supportent pas qu’on s‘amusent de leurs branches, même pour la cause artistique!...et ils vous le feront savoir!

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Ps :quelques idées des prix de ces petits trésors que vous pouvez commandez à la pépiniere :

Hamamélis diverses variétés à partir de 43€ ,sujet déjà très charpenté et en fleurs de 70€ à 85€
Carex buchananii 3,5€
Evonymus fortunei Emerald Gaiety 2€
Pulmonaria Majeste 4€ nombreuses variétés de pulmonaires à partir de 3,5€
Héllébores de 4€ à 30€ selon la variété et l’âge du pied
Euphorbia amygdaloides purpurea 4€