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jeudi, 06 septembre 2007 18:07

Fantaisie d’hostas

Attention ! Les hostas sont susceptibles de déclencher des collectionnites aigues, alors une seule solution : les apprivoiser, apprendre à les mettre en valeur au jardin, en jouer dans vos compositions florales.
Et croyez moi ce jeu est passionnant, sans fin… en dehors de la pause qu’ils vous accorderont pendant l’hiver… sans limite… sauf celle du soleil qui brûle sur une terrasse plein sud.


Pour l’histoire, ils sont cultivés depuis des siècles en Chine, en Corée et au Japon. En Europe ils apparaissent fin du 18ème siècle avec l’hosta ventricosa et plantaginea.
Quand on parle de l’hosta ventricosa, on a envie de vous le faire goûter en salade à laquelle il ajoute une note céleri épicé, c’est une salade vert émeraude qui pousse à l’ombre.
L’hosta plantaginea se pare de belles fleurs blanches très odorantes, il aime pousser au soleil, ses feuilles palissent mais ne brûlent pas.
En fait, c’est avec Von Siebold, botaniste hollandais du 19ème qui ramène de nouvelles plantes de ses périples au Japon que l’offre évolue.
A la fin 19ème et début du 20ème, Gertrude Jekyll et certains paysagistes les mettent en scène dans leurs créations de jardin.
En 1980 on dénombrait plus de 500 variétés actuellement, on dépasse les 2500 !

Les hostas savent jouer avec la lumière, danser au gré d’une brise légère. Leurs fleurs méritent qu’on se penche vers elles pour observer leur délicatesse, souvent insoupçonnée, et la fraîcheur de leur couleur sans parler du parfum de certaines variétés.

C’est vraiment une plante qui vit sa vie sans rien demander au jardinier si ce n’est un peu de temps pour la découvrir et l’admirer.

Cette année dans mon jardinage engagé façon « écologie et esthétisme », je me suis prise au jeu des compositions d’hostas en pots. Les créations de plantes vivaces font partie de mes jeux favoris.
Je jardine habituellement sur 1 ha et les choix doivent être radicalement différents pour obtenir un plaisir visuel.

Les compositions de vivaces à feuillage sont d’un raffinement certain. La palette actuelle est très riche, passionnante. Les premières années de mon métier de pépiniériste, j’ai réalisé des centaines de jardinières avec toute la gamme des plantes annuelles à disposition et j’ai l’impression aujourd’hui d’en avoir fait le tour. Les arrosages et l’engrais nécessaires à ces dernières ont aussi disparu de ma pratique du jardinage.

 

 

Par ailleurs la pousse des plantes vivaces est plus respectueuse de votre créativité. La subtilité des dégradés remplace les couleurs éclatantes, les formes et les textures l’opulence, c’est décidemment un jeu sans fin que le jardinage et certainement une remise en question permanente.


Les hostas acteurs connus des compositions en pots sont bien sûrs wide brim, albopicta, francee, christmas tree, fire and ice, minute man, pandora box.

Mais en fait, cette année j’ai utilisé kabitan avec sa petite feuille lancéolée finalement très jaune, il a surpris plus d’un visiteur, la plupart ne l’auraient pas classé dans les hostas (encore une preuve de leur diversité). Jade cascade m’a ravi pour sa jolie feuille vert jade et son port cascade (qui l’eut deviné!) qui joue avec le moindre souffle, chez niagara falls on retrouve aussi une élégance du port et une grande feuille vert foncé joliment ourlée d’une ondulation et bien veinée. J’ai découvert aussi el nino: un feuillage bleu gris incomparable avec une petite marge blanche avec une texture de feuille qu’on imagine résister à tous les assauts d’escargots et de limaces, certainement une force de la nature...

Quand on parle, hostas je pense qu’il est bon de répéter la toxicité pour notre faune environnante des anti-limaces auxquels vous connaissez les alternatives en tout genre (écorces, aiguilles de pin, bière mais aussi les grives etc.).
Il faut aussi signaler que beaucoup de variétés sont résistantes aux gastéropodes qui aiment travailler la dentelle sur nos jolies feuilles d’hostas.

De nombreux hybrides ont des fleurs très parfumées et les hybrideurs ont eu la bonne idée de leur choisir des noms évocateurs :fragant blue, fragant bouquet, fragant gold, honeybells, so sweet, sugar and cream, sweet susan… il faut dire qu’on a quand même besoin de ses noms suggestifs pour arriver à les identifier .


Pour striptease il faut avouer qu’aujourd’hui je n’ai pas trouvé d’où venait l’inspiration de l’hybrideur.

Qu’on ne s’y trompe pas tous ces pépiniéristes sont des passionnés, des magiciens.

Après les bleus, les verts, les panachés, les fleurs odorantes, les feuillages aux jolies formes, résistants aux limaces, au soleil, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin.
La petite folie sera peut être l’hosta miniature, je suis déjà éprise de pandora box et de baby bunting et sans réserve sur hydon sunset.
Les cultivars à pétiole rouge que je connais ne m’ont pas encore fait succomber… mais racontez nous vos trouvailles et vos coups de foudre…
On attend aussi des nouvelles des feuilles veinées rouges et des hampes florales roses et noires…j’avais dit magicien… ! À vos plumes ou à vos claviers on attend des nouvelles de vos hostas et des derniers petits bijoux dénichés !

Sylvie Fontaine